C'est presque la rentrée
Eh oui, les meilleures choses ont une fin, dit-on. C'est le cas des vacances d'été. Il a fait beau, on s'est amusés, on a enfin pris le temps de voir des potes, de dire des inepties, de rire. Et voilà que soudain, ce matin, ma - mauvaise - conscience me rappelle que demain je reprends le chemin du travail. Ca commence mal, la voiture est en panne, va falloir prendre le bus et je n'ai pas l'habitude, ça ne va pas m'aider à arriver en souriant. Je reparlerai des incontournables collègues et bien entendu des chefs, minuscules chefs, chefaillons de tous ordres au que je dois cotoyer. Mais demain, il faut aller voir leur tête, écouter leurs egos nous dire comme ils sont beaux et efficaces. 20 ans que travaille là, des chefs j'en ai vu passer, même des femmes, mais le dernier en date, appelons-le Staline, vaut son pesant de cacahouètes.
Donc, aujourd'hui sans voiture, coincée à la maison par une grosse chaleur, je me suis fait plaisir : j'ai peint. Je ne suis pas douée, je ne sais pas dessiner, mais jen'ai pas trouvé de meilleur dérivatif à l'angoisse quela peinture. Dès que j'entre dans mon tout petit atelier, exilé au fond de la maison, j'oublie tout : le travail, les soucis, l'éloignement des enfants, tout. Mon esprit est tout entier tourné vers la toile, à la recherche du petit plus qui rendra le rendu correct.
J'ai enfilé ma blouse. Je n'ai pas de blouses, je peint toujours dans les vieilles chemises de nuit en pilou de feu ma mère. Ca me rassure, me protège. Et puis j'aime l'odeur des peintures, des solvants, j'aime le desordre inhérent à la peinture, il y en a partout, sur la table, sur le sol, il y a de tout des brosses, des spatules, des couteaux, des pinceaux et tous ces minuscules objets ramenés au cas où... un jour... une trace deviendrait nécessaire.
J'ai peint, acrylique, pour aller vite, travaillé les couleurs vives, les enchainements, les fondus, les ruptures, j'aimerais offrir ce tableau à Oedipe, pour mettre un peu de couleurs sur ses grands murs vides. Il aime les couleurs, il déteste ce qui est triste, monotone, monocorde. Je ne sais pas si cela lui plaira, de toute manière ce n'est pas fini....