Les insomnies...

Ah ! les insomnies, mes compagnes depuis toujours, elles ne me quittent pas. Quand je les crois évanouies, que je les oublie, elle reviennent, perfidement. Elles sont très fortes, l'air de rien. Elles me laissent m'endormir, épuisée après une journée de stress au travail, et subrepticement, aux alentours de quatre heures, quand la nuit est totalement silencieuse, presque noire en dépit de la pollution nocturne dont souffrent nos villes, elles se rappellemnt à moi. Je fredonne alors la chanson de Barbara :

 A force de compter les moutons qui sautent dans mon lit,
J'ai un immense troupeau qui se promène dans mes nuits.
Qu'ils aillent brouter ailleurs, par exemple, dans vos prairies.
Labourage et pâturage ne sont pas mes travaux de nuit,

Sans compter les absents qui me reviennent dans mes nuits.
J'ai quelquefois des vivants qui me donnent des insomnies
Et je gravis mon calvaire, sur les escaliers de la nuit.
J'ai déjà connu l'enfer, connaîtrai-je le paradis ?

La solitude, le bilan, les absents, ceux qui sont partis après une vie remplie - bien ou mal - , le travail, le quotidien, l'argent, les oublis de la veille, les contrariétés, les prises de bec ou parfois les satisfactions, au travail, à la maison, au jardin ou dans la vie tout simplement, m'assaillent. Bref, trop de pensées souvent dérisoires, parfois graves me tiennent éveillée.

Je lis, j'écris, j'écoute de la musique, parfois même je fais du ménage et au moment de partir travailler, je suis épuisée. En effet, ces heures volées au sommeil me paraissent toujours plus longues que les heures diurnes et sociales. Je finis par les savourer, par les apprivoiser, par "faire avec" comme on dit facilement.