La cuisine...

Quand nous avons acheté la maison que j'ai ensuite rachetée - au prix de bien des sacrifices de vacances et de sorties - au père de mes enfants, nous pensions avoir trouvé le lieu idéal pour abriter famille et amour. L'histoire fut quelque peu dfifférente et l'amour s'en est allé. La cuisine de cette maison est un long couloir séparé de la salle à manger par une cloison de briques. J'avais frappé la cloison, fait passer un maçon pour vérifier qu'elle n'était pas porteuse, et décidé que les premiers travaux consisteraient à refaire la cuisine, à abattre la cloison et à créer une pièce de vie belle et conviviale. Mais nous avons toujours revu nos priorité : des vacances onéreuses , une voiture neuve, ou l'aide à nos parents. Quand je me suis retrouvée seule avec un salaire moyen et deux enfants à charge, je n'ai plus pensé que cette cette cuisine ne me plaisait pas et ne m'avait jamais plu. J'ai foncé tête baissée, accepté des heures sup, des "ménages" comme on dit au théâtre et dans l'administration : des service, fort bien payés, donnés en plus de mon travail à des boites privées de renom.... tout cela me permettant de maintenir à mes enfants un niveau de ve proche de celui qu'ils avaient connu précédemment. Je ne voulais qu'ils patissent, fut-ce matériellement, d'une décision qui n'était pas la leur. Quand Oedipe a pris son envol et a gagné sa vie, j'ai soufflé un peu, je me suis fait plaisir et suis partie en voyages (petits), qui m'avaient tellement manqués. Je mûris depuis deux ans le projet de refaire enfin de fond en comble cette pièce. J'ai élaboré des dizaines de plans, fait établir une dizaine de devis divers, fait passer mon artisan préféré. Mais ne suis toujours pas convaincue, car si pour certains aspects de la vie j'ai de l'imagination, je n'en ai pas en architecture. Ainsi à Rome, je n'ai rien ressenti, je ne suis parvenue à rien visualiser lorsque j'ai visité la ville antique, RIEN. Pour ma cuisine, c'est pareil, je n'y parviens pas. Mais j'ai toutefois décidé que cette année serait l'année de ma cuisine. J'ai donc convié la semaine dernière un architecte d'intérieur qui a mesuré le moindre recoin, la moindre plinthe, et m'a promis un plan en 3D pour m'aider. J'attends donc avec une certaine impatience la première proposition. La personne a été très claire : comptez 6 mois avant d'arrêter définitivement le projet. 6 mois, ça me va, ça veut dire que s'y je m'y prends bien, la pièce sera opérationnelle à Noël prochain : parfait, j'ai hâte de changer la citrouille vert bouteille en pièce organisée, ouverte, claire et accueillante....

Bien sûr je suis limitée par un budget serré, mais je suis sûre que je vais y arriver : tous mes potes dispensent des "trucs" pour réduire les coûts, proposent une aide ponctuelle sur tel ou tel aspect, je suis sûre que ça va le faire. J'ai hâte, et le seul fait d'avoir ce projet me dynamise !

Ayez des projets, si minimes soient-ils, et soyez heureux !